La photographie d’événements : l’éternel mépris du travail de qualité

 

Il y a une tendance agaçante, voire révoltante, dans le monde de l’événementiel : le recours systématique aux photographes gratuits qui ne trient, ni développent leurs photos.
Combien de fois avons-nous entendu la même excuse : « Désolé, il n’y a pas de budget pour la photo » ? Pourtant, pour le reste – scène, éclairage, sono, sécurité – l’argent coule à flots. Mais dès qu’il s’agit d’immortaliser l’événement, soudain, la bourse se ferme.

Pire encore, lorsqu’un photographe est sollicité, ce n’est pas sur la base de son talent ou de la qualité de son travail, mais sur sa rapidité et sa quantité de production. Il faut du volume, il faut livrer vite. Peu importe si les images sont fades, mal cadrées ou sans âme : ce qui compte, c’est qu’il y en ait beaucoup et qu’elles soient disponibles immédiatement.

Or, produire de belles photos, des clichés qui racontent une histoire et qui marquent les esprits, cela prend du temps. Il faut trier, sélectionner, post-traiter. Mais ce soin apporté à l’image, ce respect du travail bien fait, ne semble plus être une priorité dans ce monde où tout doit aller toujours plus vite, quitte à sacrifier l’essentiel.

Voici trois exemples flagrants de cette dérive

1. Les concerts

Les organisateurs veulent des photos dès la fin du concert.
Les accréditations sont souvent données à ceux qui promettent de livrer des centaines d’images en quelques heures, même si ces clichés sont inexploitables. Pourtant, retranscrire l’ambiance d’un live, capter la lumière et l’émotion des artistes demande une vraie réflexion, du temps et un post-traitement minutieux.
Mais ce travail est balayé d’un revers de main, car ce qui compte, c’est la vitesse de publication.

2. Les courses automobiles

Que ce soit du rallye ou du circuit, les événements automobiles regorgent de photographes prêts à offrir leurs photos en échange d’une accréditation. Résultat : les vrais professionnels, ceux qui cherchent à sublimer l’instant, sont mis de côté au profit d’images sans âme, où seule la quantité prime. Photographier une voiture en mouvement avec un effet de filé parfait, capter l’intensité d’un dépassement spectaculaire, cela ne se fait pas à la chaîne. Mais peu importe, tant qu’il y a des photos, tout le monde est content

3. Les événements sportifs ponctuels

Ici encore, la priorité est donnée à ceux qui mitraillent et envoient tout immédiatement. Peu importe si la photo n’a aucun impact visuel, aucuns développement et si elle ne met pas en valeur l’intensité du jeu ou l’émotion des joueurs. La pression du « tout, tout de suite » condamne la photographie à devenir un simple outil de communication rapide, sans considération pour l’esthétique et l’émotion.

Alors, à quand une vraie prise de conscience ?
À quand une reconnaissance du travail des photographes qui,
au-delà de capturer un instant, cherchent à transmettre une émotion, une atmosphère ? Car une belle photo ne se résume pas à un simple clic : c’est un regard, une intention, une patte artistique qui méritent d’être reconnus… et rémunérés.

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